A l'époque féodale simple fief avec motte et fossés qui devient par la suite un manoir. Au XVIIIe siècle, un nouvel édifice est bâti sur un plan classique auquel s'ajoute un parc. En 1743, le domaine est acheté par Claude Adrien Hervétius, philosophe. Le château et son parc à l'anglaise sont restés tels qu'à l'époque. En avant de l'édifice, la cour est fermée par une grille en fer forgé sur laquelle sont entrelacées les initiales des Helvétius et des d'Andlau. Le corps central se termine à chaque extrémité par un bâtiment en saillie. L'intérieur possède des salons ornés de boiseries. Les communs sont disposés autour d'une cour.
Un peu d’histoire sur ce château :
Le châtelain de Voré
En 1743, Helvétius acheta, dans le Perche, le château de Voré «aussi bon qu’agréable», qui avait été la propriété de Louis Fagon ; décoré par le peintre Jean-Baptiste Oudry, il symbolisait tout l’art de vivre du XVIIIe siècle.
Quoique M. Oudry fût ennemi des grandes dissipations, il était cependant très gai dans la société, quand il faisoit tant que de s'y livrer. Lorsque M. Fagon l'amenoit à sa terre de Vauré, il savoit, par des impromptus et des fêtes presque sans sans apprêt, distraire la compagnie de ces amusements périodiques qui n'entraînaient avec eux que trop souvent l'ennui. Il disposait des salles, tantôt dans les bois, tantôt dans les bosquets de Vauré, qu'il ornait de pampres et de fleurs. Il le faisait avec tant d'intelligence que l'art sembloit n'y avoir aucune part. On y donnait des concerts, des bals, des collations ; on y représentait même de petites comédies, et M. Oudry, qui jouoit passablement de la guitare, s'y chargeait ordinairement d'un rôle burlesque : c’était le rôle de Pierrot, dans lequel il pouvait faire usage de cet instrument.
En 1750, Helvétius renonça à sa charge de fermier et acheta celle de maître d’hôtel de la reine. L’année suivante, il épousa Mme de Ligniville d'Autricourt, nièce de Mme de Graffigny, une femme d'esprit sans fortune dont le salon parisien attira les esprits éclairés de l'époque. Avec elle, il se retira progressivement à Voré. Il y partagea son activité entre la chasse (Diderot, dans une lettre, raconte comment il eut maille à partir avec des braconniers) et l’écriture.
Bonne journée, Chris